l’incroyable place de l’Algérie en Afrique

l’incroyable place de l’Algérie en Afrique

L’Algérie enregistre un retard en matière d’industrialisation. Une étude de la Banque africaine de développement (BAD) vient de le confirmer en la classant derrière des pays du continent qu’on n’attendait pas.

Même si le tissu industriel de l’Algérie est diversifié, les volumes produits sont faibles, la majorité des entreprises sont peu performantes et leurs chiffres d’affaires à l’export est très bas.

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Le pays ne coche pas en tout cas toutes les cases de l’indice de développement industriel établi par l’institution financière africaine. Il s’agit de 19 indicateurs clés allant des performances manufacturières à la stabilité macroéconomique, en passant par les ressources humaines, les capitaux investis et bien sûr le climat des affaires.

L’étude, qui a porté sur l’état et les tendances de l’industrialisation de 52 pays ces 10 dernières années, a été menée par la BAD, en collaboration avec l’Union africaine et l’ONUDI, (Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel).

Même s’il est admis que l’industrie manufacturière est le parent pauvre de l’économie algérienne, la place qu’occupe l’Algérie dans l’indice est inattendue.

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Elle ne figure même pas dans le top 10 africain, alors qu’elle dispose du quatrième PIB du continent. Le paradoxe s’explique par la part prépondérante des industries extractives (pétrole et gaz principalement) dans l’économie algérienne.

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La BAD souligne d’ailleurs que « les pays les plus performants ne sont pas nécessairement ceux dont l’économie est la plus importante ». Ce sont plutôt ceux qui dégagent une forte valeur ajoutée manufacturière, avec une forte propension des produits industriels destinés à l’exportation.

En matière d’industries manufacturières, l’Algérie n’est que 11e. Elle est devancée par des pays comme l’île Maurice, le Kenya, l’Eswatini et la Namibie.

« Révolution industrielle »

Le Nigeria, premier PIB du continent n’est que huitième dans ce classement. L’Afrique du Sud et l’Égypte sont respectivement première et troisième.

Par zones géographiques, c’est l’Afrique du Nord qui arrive en tête grâce aux performances donc de l’Égypte, du Maroc (deuxième) et de la Tunisie (quatrième).

Les dix premières places sont occupées dans l’ordre par l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte, la Tunisie, l’île Maurice, l’Eswatini, le Sénégal, le Nigeria, le Kenya et la Namibie.

Les pays les moins industrialisés du continent sont la Centrafrique, la Sierra Leone, la Guinée Bissau, le Burundi et la Gambie.

Selon la BAD, cette étude est destinée à servir de « référent » aux pays africains et à « remettre la question de l’industrialisation au centre des politiques économiques ».

L’Algérie a mis la relance de l’industrie au centre de sa stratégie de diversification de l’économie. Des assises sur l’industrie ont été tenues en décembre 2022, au cours desquelles le président Abdelmadjid Tebboune avait appelé à opérer « une véritable révolution industrielle ».

Pour attirer plus d’investissements étrangers, le pays a entamé ces derniers mois l’amélioration de son climat des affaires, en promulguant notamment une nouvelle loi sur les investissements. Mais les blocages, la bureaucratie et la corruption empêchent le secteur industriel de se développer pour permettre au pays de diversifier son économie, fortement dépendante des hydrocarbures.

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