pourquoi la Belgique aborde la période hivernale plus sereinement que la France?

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pourquoi la Belgique aborde la période hivernale plus sereinement que la France?

Forts d’une bonne disponibilité de son parc de production et d’une consommation électrique déjà en forte baisse, nos voisins n’anticipent aucune difficulté d’approvisionnement cet hiver.

La Belgique passera l’hiver sans problème. La semaine dernière, le gestionnaire français du réseau de transport d’électricité RTE alertait sur un risque de tensions élevé au mois de janvier en raison notamment des retards accumulés par EDF sur la relance du parc nucléaire. De l’autre côté de la frontière au nord de l’Hexagone, la situation est toute autre. « La différence fondamentale est qu’on n’anticipe pas de problème d’approvisionnement d’électricité, souligne Jean Fassiaux, porte-parole d’Elia, l’équivalent belge de RTE. On a une situation un peu plus rassurante. »

La Belgique a l’avantage de bénéficier de capacités de production au beau fixe. Le pays traversera l’hiver avec six puis cinq de ses sept réacteurs nucléaires qui contribuent à près de la moitié de sa production d’électricité. Il peut également compter sur sa part de production issue du renouvelable laquelle est en hausse continue et atteint aujourd’hui 20%. Enfin, les Belges jouissent de réserves de gaz optimales, à l’instar des Français.

« Durant certains hivers, on a déjà passé des semaines avec seulement un réacteur disponible et sans délester pour autant malgré les tensions, indique Jean Fassiaux. Il faudrait vraiment un enchaînement de facteurs pour qu’on ait des difficultés. »

Une baisse de près de 10% de la consommation

Tout comme la France, la Belgique est d’autant plus sereine qu’elle peut se targuer d’enregistrer une diminution déjà conséquente de sa consommation d’électricité: de l’ordre de 9,6% depuis le début de l’année 2022 par rapport à la période de référence quinquennale pré-Covid. Dans ses dernières perspectives concernant le système électrique pour l’hiver prochain, RTE évoquait vendredi dernier une baisse de 5 à 7% de la consommation électrique française entre début octobre et mi-novembre par rapport à la moyenne de la période 2014-2019 et donc accentuée par rapport au mois de septembre.

Directeur exécutif Stratégie, Prospective et Evaluation chez RTE, Thomas Veyrence imputait majoritairement ce recul au secteur industriel en raison d’un effet prix accentué et plus particulièrement la chimie, suivie de la métallurgie et la sidérurgie. D’après les chiffres du gestionnaire, le phénomène baissier oscillerait même entre 11 et 13% pour les grands sites industriels raccordés au réseau public de transport qui, moins protégés, plus exposés à la flambée des factures d’énergie et réduisent leur activité en conséquence.

Cependant, RTE indique que la diminution de la consommation touche aussi le secteur résidentiel et donc les ménages avec notamment un moindre recours au chauffage « compte tenu des conditions climatiques particulièrement chaudes constatées ces dernières semaines ». Selon Jean Fassiaux, cette météo clémente a également joué dans le repli de la consommation mais en faisant abstraction de ce facteur, Elia chiffre quand même la baisse à 6% sur l’exercice 2022. En revanche, le gestionnaire belge n’est pas en mesure d’affirmer que la diminution est davantage portée par le secteur industriel que celui résidentiel.

Un plan hiver moins indispensable

Alors que la France s’est dotée d’un plan de sobriété énergétique afin d’inciter ménages, entreprises et collectivités à réduire leur consommation, le gouvernement belge a fait de même avec la mise en place d’un « plan hiver ». S’il est « de nature à conduire à une réduction de la demande énergétique, et donc d’électricité », RTE estime qu’ « il est cependant encore difficile de distinguer l’effet des propositions présentées début octobre » dans le cas français.

« A ce stade, on observe une baisse presque naturelle de la consommation et ça devrait être encore plus marquée dans les prochains mois avec l’arrivée du froid, prévoit Jean Fassiaux. En réalité, on est moins dans un contexte français où il faut organiser la sobriété. »

Cependant, ces différences n’empêchent pas la Belgique de garder un oeil sur ses voisins européens comme le rappelle le porte-parole d’Elia: « On suit quand même leur situation car on exporte de l’électricité et on pourrait avoir besoin d’en importer dans certains cas. »

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