La France parie sur l’Ouzbékistan pour isoler davantage la Russie
La France parie sur l’Ouzbékistan pour isoler davantage la Russie
Un déjeuner à l’Elysée et la visite de deux expositions : Emmanuel Macron a reçu, mardi 22 novembre, le président d’Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev. Pour le chef de l’Etat, il s’agissait de célébrer les 30 ans des relations avec cet Etat d’Asie centrale issu de l’Union soviétique, au moment où la guerre en Ukraine contribue à distendre ses liens historiques avec Moscou.
Pour Paris, l’idée est ce faisant de continuer à isoler la Russie, après plus de neuf mois de guerre. « Le président ouzbek vient explorer ses marges de manœuvre, que nous allons
aider à développer », indiquait une source diplomatique avant la visite, dans l’espoir de réduire quelque peu la dépendance à la Russie du pays le plus peuplé de la région (34 millions d’habitants). Il s’agit aussi de miser sur la politique relative d’ouverture et de réforme, menée par Chavkat Mirzioïev, au pouvoir depuis la mort, en 2016, de son prédécesseur, le très autoritaire Islam Karimov.
Dans le même ordre d’idée, Emmanuel Macron devrait recevoir, en début de semaine prochaine, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev. A l’issue d’une année marquée par de sanglantes émeutes, ce dernier a été réélu, dimanche, à une écrasante majorité (81 %), après avoir pris ses distances avec la guerre déclenchée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine, en refusant de reconnaître l’annexion par Moscou des territoires occupés.
Accords de coopération
Dans une déclaration commune, publiée à l’issue de la visite, la France et l’Ouzbékistan ont, sans mentionner l’invasion de l’Ukraine par la Russie, « rappelé leur attachement à la résolution des conflits par le dialogue, dans le plein respect du droit international et de la charte des Nations unies ». Ils ont aussi « souligné les perspectives positives » ouvertes par « les réformes de modernisation engagées par l’Ouzbékistan et son engagement pour les relations de bon voisinage en Asie centrale ». A l’occasion de la visite, différents accords de coopération ont été signés sur le plan économique, dans le domaine des transports, de la gestion des eaux, du tourisme et de l’énergie. Le groupe Orano devait notamment signer un contrat d’extraction d’uranium.
Après leur entretien à l’Elysée, les deux dirigeants ont arpenté, accompagnés de leurs épouses respectives, deux expositions inaugurées en leur présence : « Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan », au Louvre, et « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d’or », à l’Institut du monde arabe. « Je suis très heureux, voilà, dans cette région qui peut être une région de tensions, de montrer que ce fut d’abord une région d’échanges et de création. Et c’est la volonté que tu portes. C’est aux côtés de cette volonté que la France œuvrera », a déclaré Emmanuel Macron à son homologue, en le saluant par une longue accolade. M. Mirzioïev l’a invité à se rendre en retour dans le « nouvel Ouzbékistan ».
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