France – Maghreb : Emmanuel Macron à la recherche d’un équilibre introuvable

Se rapprocher de l’un sans fâcher les deux autres. Donner des gages d’un côté sans couper les ponts de l’autre. Enjamber les sujets chauds pour se concentrer sur les intérêts communs. Voilà la partition, quasi injouable, que Paris tente actuellement d’interpréter avec Rabat, Alger et Tunis. Malgré ou plutôt à cause de sa longue histoire commune avec les trois pays du Maghreb, la France ne cesse de voir son influence reculer dans la région, et elle en est parfaitement consciente.

Le voyage d’Emmanuel Macron en Algérie, fin août, a bien illustré la volonté française de renouer le lien. L’amitié avec le président Tebboune a fait l’objet d’une mise en scène appuyée et souhaitée par les deux partenaires, tous les symboles étaient au programme du déplacement et la question mémorielle, si sensible pour les Algériens, n’a pas été négligée. Bilan globalement positif pour Paris, qui enfonce le clou en envoyant à Alger, les 9 et 10 octobre, la Première ministre Élisabeth Borne.

Situation intenable

Mais si tous les signaux semblent au vert côté algérien, difficile d’en dire autant avec les deux voisins. En Tunisie, après avoir temporisé face à l’évolution autoritaire du président Kaïs Saïed, Paris s’est pour l’instant résolu à sauver les apparences et à maintenir d’étroites relations. Le sommet de la Francophonie, qui, après bien des péripéties, se tiendra bien à Djerba les 19 et 20 novembre, constitue un signe fort de la volonté d’afficher une bonne entente.

Reste le dossier le plus épineux du moment : celui de la relation avec le Maroc. Malgré les efforts d’Emmanuel Macron, qui a cru bon, au lendemain de son retour d’Algérie, d’annoncer qu’il effectuerait prochainement une visite dans le royaume, tout semble aller de travers ces derniers temps entre Rabat et Paris. Sommée par les Marocains de se positionner clairement sur le Sahara, la France se trouve dans une situation intenable si elle ne veut pas sacrifier son amitié avec Alger.

Pour beaucoup d’experts, elle multiplie les maladresses. Semble perpétuellement évoluer sur un mauvais tempo. La nomination attendue d’un nouvel ambassadeur au Maroc, en remplacement d’une Hélène Le Gal qui n’a pas su séduire, pourrait être la première étape d’un rapprochement qui s’annonce, pour l’heure, long et laborieux.

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