des réfugiés centrafricains contribuent à briser les mythes sur la Covid-19

A Garoua-Boulaï, dans la région de l’Est, des réfugiés s’appuient sur des informations crédibles et sur les liens qu’ils entretiennent avec leur communauté pour combattre la désinformation à propos de la Covid-19, notamment les mythes et préjugés autour des vaccins. « Au début, beaucoup racontaient que la maladie n’existe pas. Avec l’arrivée de la vaccination, on a eu toutes sortes de rumeurs : les vaccins rendent malades, stériles, ceux qui se sont vaccinés vont mourir un an après, la vaccination est un moyen pour le gouvernement d’introduire des puces électroniques dans nos corps, etc. », explique Mariam Abdelkader, l’une des plus de 20 000 réfugiés centrafricains vivant à Garoua-Boulaï après avoir fui les violences dans leur pays.
Mariam est la présidente de l’Association des jeunes réfugiés conscients et solidaires créée en 2018. Au plus fort de la Covid-19, son association composée d’une quarantaine de membres s’est mobilisée pour lutter contre les fausses informations autour de la pandémie. Au début, les efforts consistaient à faire prendre conscience à la communauté réfugiée de l’existence de la maladie, la convaincre de la menace qu’elle représente et l’amener à respecter les mesures barrières, notamment le port du masque et le lavage des mains. Avec l’introduction des vaccins en 2021 au Cameroun, un accent particulier a été mis sur la vaccination.
« J’avais aussi peur des vaccins au début, car on n’avait pas la bonne information. Mais j’ai changé d’avis après les formations sur la Covid-19, où l’on nous a parlé de l’importance et des bienfaits de la vaccination », affirme la jeune femme de 32 ans. Elle s’est vaccinée pour prêcher par l’exemple et rassurer de l’innocuité du vaccin. Dans le but de contrer ces rumeurs en effet, Mariam et ses collègues volontaires ont participé à des sessions de formation au cours desquelles elles ont reçu des informations fiables devant les aider à combattre la désinformation autour de la maladie. La dernière formation remonte à mars dernier, à l’initiative du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans le cadre du Projet de prévention et de réponse contre la Covid-19.
Ce projet du gouvernement camerounais est mis en œuvre à l’Est depuis l’année dernière, grâce aux financements de l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid, sigle en anglais). Mariam affirme que leurs efforts ont permis d’obtenir des résultats palpables. « Grâce à notre sensibilisation, plus de 500 personnes de la communauté ont été vaccinées. L’objectif est d’amener toute la population des réfugiés éligibles à se faire vacciner », affirme la jeune femme, consciente toutefois du chemin qui reste encore à faire pour vaincre le scepticisme général autour de la vaccination contre la Covid-19.
Patricia Ngo Ngouem, à Garoua-Boulaï
Lire aussi :
Face aux fake news autour du Covid-19, l’OMS appelle les médias en renfort

Cet article est apparu en premier sur https://www.stopblablacam.com/societe/3009-9434-garoua-boulai-des-refugies-centrafricains-contribuent-a-briser-les-mythes-sur-la-covid-19