l’ancien ministre Amadou Ali repose à Kolofata

Après la prière du matin qui a eu lieu à la grande mosquée de Tsinga ce 28 septembre 2022, la dépouille mortuaire d’Amadou Ali, décédé la veille à Yaoundé, a été acheminée par vol dans la région de l’Extrême-Nord. L’ancien ministre a été inhumé dans l’après-midi dans son village de Kolofata, dans le département du Mayo-Sava, selon la tradition musulmane.
C’est dans le même village qu’Amadou Ali est né en 1943. Il intègre très rapidement l’administration publique après un passage à l’École normale d’administration et de magistrature. Commence alors une ascension qui va le mener jusqu’aux très hautes fonctions de l’État. Amadou Ali a en effet été plusieurs fois ministre. De délégué général à la Gendarmerie nationale en 1983 à sa sortie du gouvernement en janvier 2019 alors qu’il était vice-Premier ministre, ministre chargé des relations avec les Assemblées, Amadou Ali aura marqué le Renouveau de son passage.
C’est lui qui crée le Groupement polyvalent de la Gendarmerie nationale, une unité d’élite des pandores, alors qu’il est secrétaire d’État à la Défense chargé de la Gendarmerie. Le pouvoir judiciaire lui doit également des réformes comme la création des tribunaux administratifs ou encore la refonte du Code pénal. Ceci lorsqu’il était ministre d’État chargé de la justice entre 2001 et 2011.
Mais, c’est davantage son rôle dans l’opération d’assainissement de la gestion des finances publiques, connue sous le nom d’opération épervier, qui aura marqué son passage au ministère de la Justice. Sous son magistère, Amadou Ali supervise des dossiers qui vont conduire de nombreux ministres et autres hauts commis de l’État derrière les barreaux sous des accusations de détournements de deniers publics. Parce que souvent menée de manière expéditive, la gestion de l’opération épervier va lui attirer de nombreuses critiques.
Après avoir été secrétaire général de la présidence de la République, tout puissant ministre d’État ou vice-Premier ministre en charge de la justice et vice-premier ministre, celui avait confié à un ambassadeur américain en poste à Yaoundé que « le Nord va apporter son soutien à Paul Biya, mais pas à un autre Beti ou un Bami », va se voir confier une responsabilité moins importante des 2011. Il sera en effet nommé ministre chargé des relations avec les Assemblées. Après le kidnapping de son épouse, en juillet 2014 par la secte Boko Haram, l’homme limite ses apparitions publiques.
L.A.

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