un réseau de trafic d’ivoire démantelé à Yaoundé

Le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof) et la police judiciaire ont procédé à la saisie de deux défenses entières d’éléphant de « près de 60 kg » et de 12 « énormes morceaux d’ivoire » à Yaoundé le 3 septembre dernier. Ce coup de filet a également conduit à l’arrestation de deux trafiquants présumés, soupçonnés d’appartenir à un vaste réseau qui opère dans la sous-région Afrique centrale et s’étend jusqu’au Nigeria.
« Ils sont spécialisés dans le trafic de nombreuses espèces sauvages, notamment les défenses d’éléphants et les peaux de félins. Les défenses d’éléphants saisies proviennent du Congo et le réseau utilise des caisses de stockage très résistantes pour transporter ces produits de la faune sauvage d’un pays à l’autre », indique une source proche du dossier ayant requis l’anonymat. Les suspects ont été placés en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé, apprend-on.
L’éléphant est confronté à une grave menace en raison de son ivoire et figure sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il figure sur la liste des espèces entièrement protégées au Cameroun. « La situation du braconnage dans la sous-région est grave, en particulier dans le nord du Congo et dans le sud-est du Cameroun, où de nombreuses opérations d’arrestation ont été menées », affirme Ofir Drori, directeur fondateur du réseau Eco Activists for Governance and Law Enforcement (EAGLE Network). Ce réseau est actuellement actif au Cameroun, au Congo, au Gabon, au Sénégal, au Togo, au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Ouganda.
Le Cameroun a intensifié la lutte contre le braconnage et le trafic d’ivoire après le massacre d’éléphants survenu en 2012 dans le parc national de Bouba-Ndjida, dans le Nord. L’armée a été appelée en renfort pour chasser les bandes de trafiquants qui sévissent dans la région, et les gardes forestiers ont été équipés d’armes pour riposter aux attaques régulières des braconniers.
En 2016, le Cameroun a détruit 2 000 kg de défenses d’éléphant et plus de 1 750 objets d’art saisis chez des trafiquants, marquant par-là la détermination du pays à lutter contre le braconnage et le trafic d’ivoire.
P.N.N
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