Joseph Le brandit des sanctions contre les agents absentéistes

Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Joseph Le (photo), menace de sanctionner les personnels de son département ministériel absents ou en retard à leur travail. « J’invite l’ensemble des personnels du Minfopra à la ponctualité et à l’assiduité à leurs postes de travail, sous peine de les conformer aux procédures disciplinaires en vigueur », écrit-il, dans une note de service signée le 12 septembre. Selon le membre du gouvernement, la ponctualité et l’assiduité des agents publics à leurs postes de travail constituent « la matérialité de l’obligation de servir et de se consacrer au service », conformément au décret du 20 mars 2001 fixant les modalités d’évaluation des performances professionnelles des agents publics.
Cette obligation est elle-même contenue dans le décret du 7 octobre 1994 portant Statut général de la Fonction publique de l’État, modifié et complété par le décret du 12 octobre 2000, ajoute-t-il. Par conséquent, le non-respect de cette obligation par l’agent public « l’expose au déclenchement, à son égard, de la batterie de sanctions administratives et pécuniaires prévues par la règlementation en vigueur », précise le Minfopra. Or, Joseph Le affirme que son attention a « régulièrement » été appelée ces derniers temps sur les cas d’absentéisme et de retard « notoires » au travail dont font preuve certains personnels des services centraux et de la délégation régionale du Minfopra pour le Centre.
« Ces cas d’indiscipline, qui constituent de véritables entraves aux efforts consentis quotidiennement pour améliorer la qualité des services rendus aux nombreux « usagers rois », obèrent la quête permanente de la performance du département ministériel dont j’ai la charge », dit-il. Tout en déplorant ces comportements contraires à l’éthique et à la déontologie administratives, Joseph Le rappelle que le travail au sein de l’administration publique camerounaise se déroule tous les jours ouvrables à partir de 7 h 30 et est susceptible de « se prolonger aux heures tardives » pour les responsables d’un certain rang.
Au Cameroun, l’absentéisme des fonctionnaires et agents de l’État est devenu un fléau national. Celle-ci est marquée par le phénomène des agents publics fictifs ou « fantômes » entraînant un absentéisme chronique. Mais, elle est également le fait « des maladies, des maternités, des missions, des activités politiques et d’une mauvaise organisation de travail », selon Viviane Ondoua Biwole, experte des questions de gouvernance et de développement. Cette dernière affirme que la pandémie de Covid-19 et ses conséquences en matière de confinement individuel ont contribué à aggraver le phénomène. Pour les autorités, la lutte contre l’absentéisme revêt une importance particulière au nom du principe de continuité du service public, du bon fonctionnement et de la qualité du service rendu. L’année dernière, près de 500 fonctionnaires et agents de l’État ont été licenciés et révoqués pour absences irrégulières.
P.N.N
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