des textes taillés sur-mesure pour le président Samuel Eto’o

On en sait un peu plus sur les résolutions de la dernière Assemblée générale (AG) de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). D’après Ernest Obama, chef du département de la communication de cette institution, le mandat du président de la Fecafoot va bel et bien passer de 4 ans à 7 ans. À l’en croire, ce sont les membres de l’Assemblée générale de Fecafoot qui ont proposé cette modification. Plus encore, Ernest Obama précise que lesdits membres ont adopté le principe de la rétroactivité, autrement dit, le mandat en cours du président de la Fecafoot passe de fait de 4 à 7 ans. Ceci, contre un des principes généraux du droit qui consacre la non-rétroactivité d’une loi.
À l’observation, ce passage en force de l’actuel président de la Fecafoot repose sur des résolutions évasives et permissives de la dernière AG qui s’est tenue le samedi 27 août à Douala. Il s’agit notamment de la résolution 12 selon laquelle « l’Assemblée générale, à l’unanimité des membres présents, adopte la proposition de modification des dispositions textuelles de la Fecafoot ». Une curiosité émerge de ce passage : instance ayant le pouvoir de modifier les textes d’après l’article 29 des statuts de la Fédé, l’AG s’est pourtant gardée de préciser quelles « dispositions textuelles » elle modifie.
Plus encore, alors qu’aucune révision des textes n’a été faite, l’AG dans la résolution 13 adopte « la révision à la hausse de la durée du mandat du président de la Fecafoot ». Ici également, « il y a une volonté d’entretenir le flou », avait estimé un avocat proche de la Fecafoot. En clair, à l’unanimité, les membres ont donné un blanc sein au président Samuel Eto’o de changer à sa guise les dispositions textuelles qui lui plaisent. Une démarche confirmée par le communicant de la Fecafoot : « Les membres de l’Assemblée générale auront les statuts révisés. Ils seront mis à la disposition des membres le moment venu », a déclaré Ernest Obama.
En plus d’une intention, aujourd’hui manifeste, de prolonger son bail à la tête de la Fédé, Samuel Eto’o ne cache plus son intention de s’extraire d’un handicap qui pourrait compromettre ce projet : sa condamnation en Espagne à 22 mois de prison pour fraude fiscale.
En effet, d’après l’article 36 des statuts de la Fecafoot, le candidat au poste de président ne doit jamais avoir été condamné à une peine privative de liberté supérieure à trois mois. D’après de nombreux analystes, c’est pour échapper à cette disposition que les textes de la Fecafoot ont été modifiés. « Je vais vous donner une exclusivité. L’ancien texte de la Fecafoot disait que si le président est condamné à une peine privative de liberté, il y a vacance et il ne peut plus se représenter à une élection. Tout cela a été nettoyé. Désormais, il n’y a vacance à la présidence de la Fecafoot que si le président est condamné avec délivrance d’un certificat de privatisation de liberté », a confirmé Ernest Obama.
En tout état de cause, Samuel Eto’o semble aujourd’hui avoir les mains libres pour se tailler des statuts conformes à ses désirs.
L.A.
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