comment le Cameroun veut lutter contre les fausses cartes grises

Selon le Centre opérationnel de la gendarmerie (COG), de fausses cartes grises sont régulièrement découvertes dans des cas de vol de véhicules au Cameroun. Une fraude documentaire qui fait notamment perdre de l’argent à l’État. Pour lutter contre la circulation et la détention de faux certificats d’immatriculation, le gouvernement annonce avoir développé une application dénommée « Transdocs ». Celle-ci « permet en temps réel et par une simple introduction du numéro de châssis, de vérifier le statut d’un véhicule immatriculé au Cameroun dans la base de données du Système sécurisation des documents de transports (SSDT) », informe le ministre des Transports (Mintransports), Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, dans un communiqué publié vendredi.
Selon le membre du gouvernement, cette application sera utilisée par les équipes de prévention et de sécurité routière de son département ministériel, ainsi que les forces de maintien de l’ordre, les assureurs, les centres de visite technique et les services de délivrance des plaques d’immatriculation des véhicules. Elle est également accessible au public sur Internet à travers la plateforme www.cartegrise.cm. Ce, « pour aider les usagers à vérifier par eux-mêmes le statut de leur véhicule avant toute opération de mutation, duplication et renouvellement d’un certificat d’immatriculation, afin d’éviter tous désagréments éventuels lors des contrôles routiers », affirme Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe.
Le certificat d’immatriculation ou carte grise est un document permettant d’identifier un véhicule et également de donner différentes informations concernant son propriétaire, mais aussi les caractéristiques dudit véhicule. « La carte grise est l’acte de naissance d’un véhicule. Le document renseigne sur le véhicule, son propriétaire, le nombre de passagers à transporter et même la charge totale que le véhicule peut transporter. Lorsque cette charge est dépassée, cela impacte négativement le fonctionnement de l’automobile : le système de freinage, la stabilité… Éléments très importants à prendre en compte dans la lutte contre les accidents de la circulation », expliquait, dans une interview, le directeur des transports routiers au Mintransports, Divine Mbamome Nkendong.
Mais au Cameroun, il est facile d’obtenir une carte grise à un nom ou à une adresse bidon. Plusieurs réseaux de fabrication et/ou de production de faux certificats d’immatriculation ont été démantelés ces dernières années dans le pays, dont certains soupçonnés de bénéficier de complicités internes au sein du Mintransports. Le gouvernement est engagé depuis quelques années dans un processus de modernisation et de sécurisation des titres de transport (permis de conduire, carte grise, plaque d’immatriculation, etc.) afin de lutter contre la circulation de faux documents et sécuriser les recettes de l’État.
Depuis 2017, le permis de conduire a fait l’objet d’une réforme et dispose d’un circuit sécurisé depuis l’obtention jusqu’à la délivrance, assurent les autorités. En août 2020, le Mintransports a mis en circulation une nouvelle carte grise présentée alors comme étant ce qu’il y a de plus sûr sur le marché. Le gouvernement avait déjà institué, en mars 2020, une nouvelle vignette de visite technique « sécurisée » pour lutter contre l’émission frauduleuse, la contrefaçon et le trafic de cette pièce et par là, réduire le nombre d’accidents de la circulation dus en partie à une défaillance technique.
P.N.N
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